Exploiter le génie hausmanien

Les deux îlots Victoria et Saint-Martin évoluent dans une « simple » mise à jour[s1] du génie hausmannien, sans table rase ni brutalité architecturale. Leurs façades, aux riches modénatures et aux nombreux  éléments décoratifs, sont conservées dans cette intervention bâtimentaire minime qui épouse ce précepte du philosophe Paul Virilio nous invitant à “penser le passé à partir du futur”. Les cours des bâtiments redeviennent des espaces d’articulation grâce aux usages et au végétal. Quatre entités paysagères, inspirée des milieux forestiers, s’y nichent, créant des îlots de fraîcheur et renforçant la trame verte du quartier (décloisonnement du square de la Tour Saint Jacques, verdissement de l‘avenue Victoria … )

Cour d’honneur de l’îlot Victoria, une île forestière. Un cadre minéral unifie la cour, devenu commun urbain, et sert de support aux circulations, terrasses, et mobilier libre. Une île forestière s’installe en son centre, constituée d’essences caduques, garantissant le filtrage de la lumière tout au long de l’année. Poreuse, cette place est habitée autant que traversée. Traités dans la tradition des passages parisiens, les 3 porches ((Parvis de l’Hôtel de Ville, Avenue Victoria, Quai de Gesvres) s’ouvrent sur la ville. Ils desservent les commerces en rez-de-chaussée, ainsi qu’une partie des programmes en étage.

Le jardin contemplatif de la Tâcherie. Débitumée et décaissée, la cour de l’aile Ouest de l’îlot Victoria devient un jardin naturaliste en pleine terre. Grâce à sa topographie et les porosités visuelles offertes par les porches – passages, ce jardin de poche est visible depuis la rue. Humide, ombragé, il déploie sur des rochers en pierre calcaire ses strates successives : plantes de sous-bois, fougères, jardin de mousse et cépées[s3]. Écrin végétal qui profite aux logements, il relie les différents éléments de programme entre eux.

La prairie aérienne des Terrasses de la Tâcherie. Le nouveau volume bâti en surplomb de la cour Ouest de l’îlot Victoria accueille, en toiture, une terrasse partiellement accessible. Habillée d’une sobre prairie fleurie, elle offre un contrepoint aux ambiances arborées foisonnantes des cours en contrebas. Cette pelouse, paysage-plan, souligne la silhouette nette du bâtiment.

Le jardin traversé de l’îlot Saint-Martin. Fort de son unité urbaine, l’îlot Saint-Martin s’ouvre sur toutes ses faces et entre en dialogue avec le Pont de Notre-Dame, le Quai de Gesvres ou l’avenue Victoria, tout en préservant son échelle humaine et son intimité. De légers talutages permettent la plantation de quelques arbres et massifs arbustifs composés de plantes ombrophiles et rustiques.  Ces poches de verdure sont visibles depuis l’immeuble et propose aux visiteurs une immersion végétale.