Depuis 1996, l’architecte Dominique Perrault conçoit les extensions successives de la Cour européenne de Justice, « figure de proue du plateau de Kirchberg.  À l’occasion d’une cinquième extension, MDP se voit confier la conception d’un jardin provisoire en prolongation du parvis de la nouvelle tour accueillant les bureaux des juristes linguistes. Celle-ci offre un point de vue étendu sur les coteaux boisés et les champs agricoles du paysage luxembourgeois.

Le jardin a la particularité d’être perçu de deux façons singulièrement différentes. Sa composition combine ces deux points de vue : la vue plongeante depuis les tours, et la perception dynamique, cinétique, des visiteurs qui le traversent. Deux points de vue, deux types d’expérience.

Au sol, le jardin du multilinguisme propose une « miniaturisation » du paysage alentour. Sur une vaste pelouse continue sont installés différentes trames d’arbustes, entrecoupées de parcelles de vergers, et de quelques clairières, jouant avec les composants caractéristiques des paysages agricoles que sont les lignes de plantations.

Vue depuis la tour, le jardin offre un sol continu et maitrisé graphiquement, composant un patchwork de trames d’arbustes de natures différentes. Ses tracés sont comparables aux sillons agricoles qui domestiquent le paysage et lui font prendre forme.